jeudi 30 octobre 2014

Neuvième cérémonie de remise du Prix de la Laïcité du Comité Laïcité République, en les salons de l’Hôtel de Ville de Paris

LETTRES ELECTRONIQUES N°Extraordinaire 72 Nancy, le 30/10/2014
Octobre Novembre Décembre 2014
AUX MEMBRES ET SYMPATHISANTS

Octobre-Novembre-Décembre 2014 : Spéciale Laïcité-CLR
Le club RÉPUBLIQUE SOCIALE remercie le COMITÉ LAICITÉ RÉPUBLIQUE de son invitation et salue son
initiative : Liberté-Égalité-Fraternité-LAICITÉ



De gauche à droite, Alain Rey-Hartmann, et Eric Tollenaere  secrétaire général et président du Club République Sociale



Prix de la laïcité 2014. Discours de bienvenue, par Patrick Kessel (Paris, 27 oct. 2014)










Président du Comité Laïcité République - 27 octobre

Mes premiers mots s’adressent au Maire de Paris, Anne Hidalgo, pour la remercier d’accueillir la 9e édition de la
cérémonie de remise des prix de la Laïcité, organisée par le Comité Laïcité République.
Il y a un an, nous formulions des voeux. Aujourd’hui, c’est chose faite. Anne est maire de Paris, maire de la capitale
de la République laïque. Ce fut pour nous une grande joie. C’est aussi un grand espoir pour les principes et les
valeurs que nous partageons. C’est grâce à Anne Hidalgo que nous nous retrouvons à nouveau dans cette
somptueuse salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris pour cette manifestation qui constitue désormais un rendez-vous
quasi-institutionnel de tous les laïques.

Nous nous connaissons depuis longtemps. Je sais que tu as toujours été une amie de la laïcité, de la liberté de
conscience, de l’égalité des droits. En témoigne le patronage laïque mis en place sous ta responsabilité dans le XVe
arrondissement avec notre ami disparu cette année, le président de la Libre Pensée, Marc Blondel, auquel je
souhaite rendre un hommage empreint d’émotion.
Je souhaite également saluer la présence de Patrick Klugman, Adjoint à la Mairie de Paris, chargé des relations
internationales et de la Francophonie, Bruno Julliard, Adjoint à la mairie de Paris, chargé de la culture et de Pierre
Bergé, membre fondateur du CLR, toujours fidèle dans son engagement.
Je souhaite également remercier Jean Glavany, député, ancien ministre, ancien chef de cabinet du président
Mitterrand, défenseur de la laïcité dans un contexte pas toujours facile, qui a accepté cette année de présider le Jury
du Prix de la Laïcité.

A vous tous, chers amis, bienvenue.

Vous êtes 587 à vous être inscrits, parfois venus de loin, de nos régions métropolitaines et d’Outre-mer, de
Belgique, d’Italie, d’Espagne, du Portugal, de Suisse, de Turquie, d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, du Congo, du
Gabon, du Benin, du Québec, d’Haïti et même d’Afghanistan.
Ce qui témoigne s’il en était besoin que la laïcité n’est pas franco-française, qu’elle est porteuse de valeurs
universelles, même si elle peut prendre des formes juridiques diverses dans chaque pays.
Votre présence massive et diverse montre également que la France demeure de ce point de vue, non pas l’exemple
que nous voudrions imposer, mais la référence éthique qui a nourri les grands mouvements d’indépendance et se
pose aujourd’hui en alternative à la barbarie qui se développe sous nos yeux. Qui menace d’engager l’humanité
dans une terrible régression obscurantiste. Une barbarie nourrie de haine, pétrie d’obscurantisme qui désigne
l’autre, l’alter - la femme en premier lieu - comme l’ennemi à humilier, à souiller, à avilir, à torturer, à exterminer.
Une barbarie en légitimant une autre, il n’est cette fois pas exagéré de citer Brecht et de dire que "le ventre est
encore fécond d’où est sortie la bête immonde".

De nombreux élus sont présents ou excusés : Bariza Khiari, vice-présidente du Sénat ; Christian Bataille, député,
président de la Fraternelle parlementaire ; Françoise Laborde, sénatrice ; Odile Saugues, députée ; Gérard Delfau,
ancien sénateur ; André Bellon, ancien député ; Michel Hannoun, ancien député.
Plusieurs anciens ministres sont également parmi nous ou nous ont adressé un message de solidarité : Jean-Michel
Baylet, Alain Vivien, Guy Lengagne, André Henry, Michel Charasse, Anicet Le Pors, Yvette Roudy, Dominique
Nimi-Madingou, ancien ministre du Congo, Prudent Victor Topanou, ancien Garde des Sceaux, Porte-parole du
gouvernement du Bénin, Anne-Marie Lizin, ancienne Présidente du Sénat de Belgique et ancien ministre, et Jacques
Toubon, ancien ministre, Défenseur des Droits à qui nous souhaitons bonne chance pour ses nouvelles et
importantes responsabilités.
Parmi vous ou excusés, plusieurs préfets et sous-préfets, recteurs et anciens recteurs, membres de cabinets
ministériels, conseillers du Président de la République, du Premier ministre et du Président de l’Assemblée
Nationale.
Remise du Prix Laïcité 2013, en présence de Monsieur Manuel Valls, Ministre de l'Intérieur


Je souhaite également la bienvenue à :

Daniel Keller, Grand Maître du GODF, accompagné de Christophe Habas, Premier Grand Maître adjoint chargé de
la laïcité, et d’une importante délégation du Conseil de l’Ordre du GODF, et d’anciens conseillers ; des anciens
Grands Maîtres du GODF Gilbert Abergel, Guy Arcizet, Bernard Brandmeyer, Philippe Gugliemi, Jacques Lafouge,
Jean-Robert Ragache, Jean-Michel Quillardet, Bernard Brandmeyer et José Gulino ; Pierre-Henri Gouttière, ancien
Premier Grand Maître adjoint ; Jean Pierre Cordier et Jean-Pierre Catala qui président respectivement le Grand
Collège des Rites et le Grand Chapitre de France ; Michel Meley, Président du Droit Humain ; Catherine Jeannin-
Naltet, Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, accompagnée de Denise Oberlin, ancienne
présidente ; de Jean Verdun, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France ; et aux représentants de nombreuses
autres obédiences maçonniques impliquées dans la défense de la laïcité que je ne peux toutes citer : la Grande Loge
Mixte de France, la Grande Loge Mixte Universelle, le Grand Orient latino-américain, le Grand Orient et Loges
réunies du Congo, la Grande Loge de Turquie, le Grand Orient du Portugal.

Parmi vous également, de nombreux responsables et militants des associations laïques et syndicales. Sont ainsi
représentés : les 25 associations laïques du Collectif des associations laïques :

La CNPL ; SOS Racisme ; Ni putes,ni soumises ; la Ligue de l’Enseignement ; l’association Egales ; Regards de femmes ; Laïcité-Libertés ; Libres Mariannes ; la Ligue du droit international des femmes ; l’Observatoire international de la laïcité contre les dérives
communautaires ; le Comité 1905 ; le CAEDEL ; la Licra ; l’Unsa ; Force ouvrière ; le Comité d’action laïque de
Belgique ; la Libre Pensée ; l’UFAL ; le CNAFAL ; Solidarité laïque ; l’Association des Libres Penseurs de France ;
la Clef, coordination française pour le lobby européen des femmes ; l’association égalité-justice ; Europe et Laïcité ;
Agir pour l’Afrique ; République sociale ; le Cercle Ramadier ; le Centre d’action laïque de Bruxelles ; l’association
Fontenay-Laïcité ; le réseau féministe Ruptures ; l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)...
Je souhaite enfin saluer ou présenter les excuses d’amis engagés sur nos chantiers communs : Louis Astre, Elisabeth
Badinter, George-Marc Benamou, Abdenour Bidar, Roland Castro, Charb, Eddy Khaldi, Guillaume Lecointre,
Samuel Mayol, Bernard Pignerol, Jean-Paul Scot, Malka Markovitch, Richard Malka, Albert Memmi, Gilles
Schilnecht, Malika Sorel, Alain Simon, Maya Surduts, Claude Vaillant, Linda Weil-Curiel.
Enfin, je souhaite tout particulièrement la bienvenue à trois grands comédiens : Jean-Claude Drouot, Pierre Santini
et Florence Roche, qui interprètent une formidable pièce de Bruno FuligniClemenceau-Jaurès, qui pose la question
"Quelle République voulons-nous ?" que je vous invite à visionner le lundi 10 novembre à 20h30 sur la chaine
parlementaire (LCP).



Enfin, en votre nom à tous, je souhaite saluer celle à qui, voilà deux ans, nous décernions le Prix national de la
laïcité, la courageuse directrice de la crèche Baby-Loup, Natalia Baleato.
L’an dernier, à cette tribune, Manuel Valls - devenu depuis Premier ministre - avait expliqué en quoi le destin de Baby Loup constitue un symbole déterminant pour la laïcité. Après avoir emporté une première victoire juridique,
partielle mais réelle, avec la décision de la Cour d’appel de Paris, cet été, la bataille s’est déplacée sur le plan politique puisque, vous le savez, la crèche laïque est désormais menacée financièrement, dès lors que la nouvelle
municipalité de Conflans-Saint-Honorine ne couvre pas les engagements pris par la précédente.
Une réunion importante aura lieu jeudi mais je lance à tous un nouvel appel à la solidarité financière pour permettre à Natalia et à son équipe de faire vivre Baby Loup.
Il y un deux ans, ici même, nous faisions le triste constat d’une laïcité malmenée, vilipendée, détournée. Et ce, au moment où le pays en a le plus besoin.
Nous avions mis en garde contre la montée des communautarismes qui, disions-nous, fragilisent la paix civile.

 La volonté de quelques-uns, cet été, d’importer en France la guerre entre le Hamas et Israël, la banalisation de l’antisémitisme et du racisme, montrent, s’il en était besoin, que nos inquiétudes étaient fondées.

Ce sont les principes de la citoyenneté républicaine qui sont attaqués et en tout premier lieu celui, fondateur, qui affirme que toutes les femmes et tous les hommes, quels que soient leur origines, la couleur de leur peau, leurs appartenances philosophiques, politiques, religieuses, sexuelles sont des citoyens libres et égaux en droits. Parler de
laïcité au coeur d’un certain tohu-bohu relève tout simplement de salubrité publique.

Il y a un an, nous dénoncions la très inquiétante tentative de hold-up de l’extrême-droite sur la laïcité. Nous avions
peut-être tort d’avoir raison trop tôt. L’actualité de l’année nous a malheureusement donné raison. Le Front national
est désormais le premier parti de France et se donne comme le meilleur défenseur de la citoyenneté et de la laïcité !
Ceci prêterait à rire si les choses n’étaient aussi graves.
Cela a été rendu possible parce que les républicains des deux rives ne se sont pas donnés les moyens de défendre
ces principes qui font la République, la laïcité en premier lieu. Parce que nous avons laissé s’installer la confusion
dans les têtes.
Nous constations le lourd bilan du quinquennat précédent en matière de laïcité : le discours de Latran qui plaçait
l’instituteur en-dessous du prêtre, la loi Carle mettant en place la parité du financement public entre écoles
publiques et confessionnelles, quand il y a encore 500 communes en France sans école publique, les tentatives de
révision de la loi de 1905... Arrêtons-la ce triste florilège.

L’an dernier, nous nous sommes félicités de la campagne présidentielle de François Hollande et de son discours du
Bourget, célébrant les retrouvailles de la gauche et de la Laïcité, alors que depuis des années, une partie de la
gauche avait fait preuve d’atermoiements coupables à l’égard du communautarisme et de peu d’intérêt pour une
Laïcité pourtant inscrite dans son histoire et sa culture.
Depuis, le président n’a pas manqué d’affirmer à plusieurs reprises son attachement à la laïcité. Des étapes
importantes ont été franchies avec le "mariage pour tous", la révision des lois bioéthiques, la réalisation d’une
charte de la laïcité à l’école publique - qui mérite d’être confortée -, la mise en place de l’Observatoire de la laïcité
qui, je l’espère, montera en puissance pour proposer des remèdes aux problèmes qui se posent à la laïcité en France.
Patrick Kessel, Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur,président du CLR et Jean  Glavany, ancien ministre, membre de l'Observatoire de la Laïcité au titre du contingent parlementaire

Beaucoup reste à faire. D’abord pour s’assurer que la laïcité est réellement appliquée dans le service public, les
écoles, les hôpitaux, la police...
Ensuite, il faut prendre la mesure des risques que la montée des communautarismes religieux dans les entreprises
privées fait peser sur la paix civile. La loi ne prévoit pas que la laïcité doive s’y appliquer. Peut-on, parce que le
sujet est délicat, refuser de le poser et mettre la cendre sous le tapis au risque de l’enflammer ? Des entreprises, telle
Paprec, dont je salue le président, Jean-Luc Petithuguenin, ont pris des initiatives comme une charte de la laïcité,
votée à l’unanimité des collaborateurs.
Pour autant, cette méthode tiendrait-elle juridiquement si elle était attaquée ? Pas certain. Faut-il dès lors légiférer
ou à tout le moins adapter le code du travail ? Le débat doit être ouvert, sauf à laisser une nouvelle fois l’extrême
droite se nourrir des hésitations des républicains et mettre en place des syndicats "jaunes" comme ce fut le cas dans
les années 1960.

Aussi le Comité Laïcité République organisera-t-il un colloque sur le thème "Laïcité et entreprises", qui se tiendra
le samedi 13 décembre, toute la journée, à l’Assemblée nationale, et auquel je vous invite tous et vous demande de
vous inscrire au plus tôt auprès de la secrétaire générale.

La situation se dégrade également dans certaines universités et certains établissements d’enseignement supérieur.
Que faire ? La mission Laïcité de l’ancien Haut Conseil à l’Intégration (HCI) avait formulé 12 propositions, qui
méritent d’être analysées, débattues et non rejetées sans discussion.
Cette mission n’était en aucune sorte composée d’extrémistes et d’islamophobes comme certains veulent le faire
croire. Leurs propositions ne visaient pas à stigmatiser mais à assurer la paix sociale sur les lieux d’enseignement.
Je souhaite saluer l’animateur de cette commission Alain Seksig, injustement pris à parti cette année. Le Comité
Laïcité République organisera un second colloque sur “Laïcité et enseignement supérieur” au 1er semestre 2015,
également à l’Assemblée nationale.
Beaucoup reste à faire d’ici la fin du quinquennat. Je pense en particulier
au droit à mourir dans la dignité que souhaitent 85 % des Français,
à l’instauration d’une journée nationale de la laïcité permettant de faire connaître le sens de la Laïcité, qu’ignorent
beaucoup de nos concitoyens.

Nombre d’autres sujets mériteraient d’être étudiés que je ne peux tous citer.

Je pense au problème que pose le financement public d’associations qui se disent culturelles mais qui sont en vérité
le faux-nez d’associations cultuelles et communautaristes.
Je pense au Condordat pour lequel le collectif des associations laïques a proposé une transition concertée afin
d’aller vers le retour au droit commun.
Au coeur de la tourmente, chacun sent bien que si les questions économiques et sociales sont déterminantes, le lien
social doit se ressourcer aux principes républicains, en particulier à l’égalité et à la fraternité. La Laïcité constitue le
meilleur rempart contre l’extrême-droite et le racisme. Parce qu’elle fonde une communauté de destin, une
Fraternité citoyenne. Ce sont ces valeurs et ces principes que nous avons voulu honorer en créant ce prix de la
Laïcité.
Le jury indépendant a été notamment présidé par Elisabeth Badinter, Pierre Bergé, Jean-Pierre Changeux, Odile
Saugues, Charb, et, l’an dernier, par Boualem Samsal, écrivain courageux. Cette année, c’est Jean Glavany qui a
bien voulu assumer cette responsabilité. On sait son engagement en faveur de la laïcité, à un moment où il faut
convaincre ses adversaires mais aussi, parfois, certains de ses propres amis. Qu’il en soit remercié ainsi que tous les
membres du Jury.
Avant de laisser la parole à Jean, je souhaite remercier les personnels techniques de la Mairie, mes amis du CLR, en
particulier notre secrétaire générale Florence Sautereau. Vous le savez peut-être, tout ce travail a été réalisé
bénévolement puisque le CLR ne dispose d’aucune subvention et ne vit que des cotisations de ses membres.
Raison de plus, si vous le souhaitez, pour adhérer nombreux!!
Merci de votre présence. Et sans plus attendre, je cède la parole au Président du jury du Prix de la Laïcité 2014.

Une femme afghane, un chef d’entreprise français et deux philosophes, lauréats du Prix
2014 de la Laïcité

Une militante afghane, un chef d’entreprise français et deux philosophes sont les lauréats de la9e édition du Prix
de la Laïcité, décerné ce lundi 27 octobre 2014 à la Mairie de Paris, en présence de la Maire de Paris, Mme Anne
Hidalgo, du Président du jury, Jean Glavany, député et ancien ministre, et de Patrick Kessel, Président du Comité
Laïcité République, organisateur de la manifestation.
Le « Grand Prix international » a été attribué à Mme Shoukria Haïdar, présidente de l’association NEGAR de
soutien aux femmes afghanes, défenseure de la laïcité, de l’égalité entre hommes et femmes, de l’éducation pour
tous, et en particulier des filles, et des droits des femmes.
Le « Grand Prix national » a été décerné à M. Jean-Luc Petithuguenin, président de Paprec Group, entreprise de
4500 personnes qui a mis en place une charte de la laïcité dans l’entreprise. Cette charte a été adoptée par un
vote à l’unanimité des salariés et contribue à un réel vivre ensemble au travail.

Le jury a par ailleurs attribué deux prix spéciaux à deux philosophes pour la force de leur oeuvre en faveur de la
laïcité. Il s’agit de :
Catherine Kintzler, professeur honoraire à l’université Charles de Gaulle Lille III, Vice-Présidente de la Société
française de philosophie (dernier ouvrage paru :Penser la laïcité, Ed. Minerve 2014),
Henri Pena-Ruiz, philosophe, écrivain, maître de conférences à Sciences-Po Paris (dernier ouvrage
paru : Dictionnaire amoureux de la Laïcité, ed Plon 2014).



Prix de la laïcité 2014. Discours de clôture, par Philippe Foussier (Paris, 27 oct. 14)
Président délégué du Comité Laïcité République

Chers amis,
 Philippe Foussier, président délégué du Comité Laïcité République


Finalement, les choix sont simples. Et nous sommes à un moment particulier, où il est peut-être encore temps
d’éviter dans les années qui viennent à notre pays une expérience politique funeste. Le 25 mai est passé par là, qui a placé le Front national en tête des partis de France.
Allons-nous laisser prospérer ceux qui exaltent encore et toujours les différences ?
Ceux qui veulent d’abord insister sur ce qui nous distingue les uns des autres ?
Ceux qui veulent toujours mettre en avant les soi-disant identités ?Ceux qui veulent toujours se définir ou définir les
autres par leur couleur de peau ? Par leur religion, réelle ou supposée ? Par leur origine ethnique ? Par leurs racines,
par les liens du sang, par leurs gênes, par leur héritage biologique ? Ceux qui pratiquent l’amalgame permanent,
notamment vis-à-vis de la religion musulmane ? Ceux qui postulent que parce qu’on a un nom à consonance arabe
on est nécessairement musulman et pire, on est obligatoirement croyant et pratiquant ?
Mais n’a t-on pas le droit aussi dans cette tradition d’être agnostique, d’être athée, d’être critique vis-à-vis des religions, y compris la sienne, de blasphémer ? Il faut croire que non, et l’enfermement communautaire,l’assignation identitaire, ils sont certes l’oeuvre de l’extrême droite - qui en douterait, toute son histoire le démontre ! - mais ils sont aussi l’oeuvre de courants différentialistes, essentialistes, communautaristes,
« multiculturalistes » disent-ils pour faire « joli », qu’on trouve tout autant à gauche, à l’extrême gauche qu’à
l’extrême droite.
Oui, il faut le dire nettement parce que nous sommes à une période importante en termes de choix de société.
Certains préparent le terrain pour l’extrême droite en accréditant ses thèses différentialistes, certains légitiment son
discours en postulant une prétendue irréductible différence entre les hommes de culture, de religion ou d’ethnies
distinctes.
Rappelons-nous, cela n’a pas été inventé par les Afrikaners du régime d’apartheid, cela n’est pas né au Club de
l’Horloge, au GRECE ou au FN : il y a précisément 3 ans, au printemps 2011, une Fondation distinguée qui, dit-on,
aurait une influence dans certains courants de gauche, proposait d’édifier en France une « citoyenneté musulmane ».
Rien moins.
Mais les mots ont un sens ! Une citoyenneté musulmane pour les musulmans de France, c’est donc logiquement une
citoyenneté protestante, juive, catholique, orthodoxe pour tous les croyants de notre pays ! Pourquoi certains et pas
d’autres ? Et que fait-on des agnostiques et des athées ? J’arrête là tant nous voyons bien que la confusion des
principes gagne y compris –et peut être surtout- certaines de nos élites intellectuelles et médiatiques.
Face à cela, qu’avons-nous à dire ? Tout simplement que nous refusons cette logique de l’exaltation des différences,
de la mise en exergue des distinctions, du port en bandoulière de son appartenance à tel ou tel groupe. Voulons-nous
être des citoyens ou des membres d’une communauté, astreints à l’assignation identitaire ?


Nous avons choisi ! Nous voulons être des citoyens, dans l’esprit défini par la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen à laquelle se réfèrent tous ceux qui dans le monde savent ce qu’elle signifie, et qui le paient parfois très
cher. Nous ne sommes pas sots. Nous savons que l’héritage des Lumières est contesté bien au-delà des courants
réactionnaires.

Pour nous, les choses sont claires. Nous refusons l’apartheid, qu’il soit pensé par des théoriciens de la Nouvelle
droite ou par ceux d’une hypothétique Nouvelle gauche. Nous refusons l’assignation identitaire, le postulat selon
lequel parce que nous avons tel ou tel héritage culturel ou cultuel nous y serions cantonnés pour l’existence entière.
Nous voulons être des femmes et des hommes libres et égaux en droits. Il y a pour cela des principes intemporels et
simples à comprendre et à défendre, sauf pour ceux qui y sont opposés, bien sûr.
Club RÉPUBLIQUE SOCIALE 4, Rue Maurice Barrès – 54220 MALZÉVILLE
Mail : clubrepubliquesociale@yahoo.fr Blog : http//erictollenaerealainreyhartmann.blogspot.com

Merci au CLR et à son Président
Le président du club RS


samedi 9 août 2014

La lettre du Club République Sociale










ASSOCIATION REGIE PAR LA LOI DU le` JUILLET 1901 « Sans la République, le Socialisme est impuissant,
Club fondé en 1997 Sans le Socialisme, la République est vide » J Jaurès
LETTRES ELECTRONIQUES N°67-68 Nancy, le 03/07/2014
Juillet- Août-Septembre 2014
AUX MEMBRES ET SYMPATHISANTS
Juillet-Août-Septembre 2014

La lettre électronique de notre club revient de façon trimestrielle et le bulletin de façon semestrielle sous
forme papier.

AU SOMMAIRE : 

- A) JOLI MOIS DE JUIN POUR LA LAÏCITÉ
Par Patrick KESSEL
Président du Comité Laïcité République

- B) CONTRIBUTION AU DÉBAT
Par Éric TOLLENAERE
Président du Club République Sociale (fondé en 1997)
1er Secrétaire Régional suppléant-Lorraine et membre du Conseil National du MRC


  

- A) JOLI MOIS DE JUIN POUR LA LAÏCITÉ

Par Patrick KESSEL
Président du Comité Laïcité République

Quel joli mois de juin ! Les occasions de se réjouir en matière de laïcité sont assez rares pour que nous ne
boudions pas notre plaisir. La décision de la Cour de Cassation concernant la crèche Baby-Loup marque
indéniablement une victoire de la laïcité sur un sujet devenu, au fil des ans, symbolique de l’importance
des enjeux. Une victoire juridique, une victoire culturelle, philosophique et un début de victoire politique.
C’est une décision essentielle du point de vue juridique qui va faire jurisprudence, notamment
s’agissant de l’ouverture de crèches laïques, et qui permettra à toute entreprise du secteur privé de faire
prévaloir la neutralité religieuse (dès lors qu’elle dispose des motifs légitimes pour le faire).
Mais il ne s’agit que d’une victoire d’étape. Le domaine d’application de la laïcité, jusque là limité au secteur public, ne se retrouve pas étendu à tout le privé. Pourtant, la montée des revendications communautaristes dans les entreprises ne fait que progresser, suscitant parfois des situations de grande tension. Pour y faire face, le responsable de l’entreprise Paprec a eu l’audace de proposer à son personnel une charte de la laïcité. Celle-ci, adoptée à l’unanimité, garantit notamment l’égalité entre hommes et
femmes. Le CLR s’en est félicité.
Mais il ne sera bientôt plus possible de traiter les situations au cas par cas. Un jour ou l’autre, il
conviendra de légiférer ou à tout le moins d’adapter le code du travail pour porter remède à des situations
inacceptables qui ouvrent la voie à des réactions populistes dans le monde du travail.
  


La victoire est aussi culturelle. La décision de la Cour a été prise dans un contexte où, après des années
de confusion idéologique, se manifeste une certaine prise de conscience des dangers de la situation. Le
communautarisme se développe désormais dans toutes les sphères de la société : écoles, crèches,
universités, hôpitaux, prisons, armée, police, activités sportives, entreprises privées.
La vie politique elle-même est sous pression, ce dont témoignent les financements croissants
d’associations soi-disant culturelles, en fait souvent cultuelles, par les conseils régionaux, généraux et
municipaux. On croit acheter avec des subventions la tranquillité des quartiers, la paix sociale. On croit
intégrer. En fait, on fragilise la citoyenneté. On croit faire du social. On fait du sociétal.

C’est la raison pour laquelle le CLR et de nombreuses associations laïques avaient demandé au candidat
François Hollande d’intégrer dans la Constitution les principes de la loi de 1905 (notamment son article
qui stipule que la République ne reconnaît, ni ne subventionne aucun culte). Ce qu’il s’engagea à faire,
mais le Conseil Constitutionnel en décida autrement.
Cet arrêt de la Cour est culturellement important alors que les thèses communautaristes ont conquis
des positions fortes, y compris au sein d’une partie de la gauche et des Verts. Natalia Baleato, la
courageuse directrice de la crèche Baby-Loup, autrefois emprisonnée dans les geôles de Pinochet, fut
ainsi menacée, traînée dans la boue, traitée de « raciste » et d’ « islamophobe », par de belles âmes
"progressistes" pour qui le droit de porter le voile dans la crèche passait avant le respect de la conscience
des enfants !
Le combat contre le racisme est ainsi instrumentalisé. La liberté de religion est dressée contre la laïcité
alors que si la liberté de croire (ou de ne pas croire) est totale, la liberté d’exprimer publiquement sa foi
peut-être encadrée par la loi. Le Procureur de la République a ainsi rappelé devant la Cour de Cassation
qu’il est des cas où la loi met des limites à la liberté individuelle parce que tel est l’intérêt du vivre
ensemble. Il en est ainsi, a-t-il dit, de l’interdiction de la vente publique d’alcool aux mineurs. Il ne
viendrait à l’idée de personne de dénoncer ce principe de protection de la jeunesse en y dénonçant une
intolérable discrimination !

En ce sens, la décision de la Cour est philosophiquement décisive car elle désavoue ceux qui ont voulu
exploiter l’affaire Baby-Loup pour retourner la laïcité contre elle-même en la présentant comme
attentatoire à la liberté, quand elle en est la condition.

Cette décision de la Cour marque enfin une première victoire politique, modeste mais réelle. Car
l’extrême droite se nourrit de ces mal-vivre que le déni ne suffit à masquer. Ainsi a-t-elle atteint, cet
hiver, les inquiétants scores électoraux que l’on sait. Les causes économiques et sociales sont
déterminantes pour expliquer que le peuple, en particulier celui qui longtemps vota à gauche, puisse
partiellement apporter ses voix au Front national. Le spectacle désolant des relations entre la politique et
l’argent n’arrange rien. Mais ces raisons n’expliquent pas tout. La déchirure est aussi culturelle. Le repli
identitaire sur les communautés d’origine nourrit la réaction xénophobe et nationaliste.

L’institution judiciaire a eu le courage de défendre la laïcité au moment où elle semblait fragilisée. Il
importe que cette volonté se traduise au plan politique. Les élus sauront-ils à leur tour prendre leurs
responsabilités et l’initiative de lois lorsqu’elles s’avèrent nécessaires ? 
Car c’est à la représentation
nationale de s’exprimer au nom du peuple tout entier.



- Joli mois de juin qui a vu également la Cour européenne des Droits de l’Homme valider l’interdiction du
port de la burqa en France. Même si cette loi n’a pas été adoptée au nom de la laïcité mais de la dignité
des femmes et de la sécurité publique, la décision européenne contribue à son tour à limiter les
revendications des communautaristes qui entendent se servir de l’Europe pour contourner et combattre
l’égalité et la laïcité.

- Joli mois de juin encore avec la publication du rapport annuel du Collectif des associations
laïques auquel le CLR a apporté une contribution importante. 
Un rapport qui plaide pour "une meilleure application de la laïcité en France". Contestant l’idée selon laquelle il n’y aurait pas de problèmes de laïcité en France , le Collectif appelle à un sursaut face à la progression de la fracture identitaire et religieuse et au renoncement croissant aux principes laïcs qui permettraient d’y faire face.

- Joli mois de juin enfin avec la publication à la Une de Marianne (n° 897 du 27 juin au 3 juillet
2014) du Manifeste "Laïcité : il est temps de se ressaisir" . Un appel lancé par des dizaines de femmes
et d’hommes d’horizons différents qui se déclarent "inquiets de voir à quel point, face à l’action engagée
par diverses mouvances religieuses et politico-religieuses pour attenter à la laïcité républicaine, la réponse
politique demeure faible". Il faut dire que ce dossier qui autrefois opposait la gauche laïque à la droite
cléricale, divise désormais chaque rive de la République. "Il y a, sur la laïcité, une gauche Badinter et
une gauche Bianco, une gauche Comité Laïcité République et une gauche Terra Nova, ce think
tank multiculturaliste qui plaide pour une « citoyenneté musulmane »", écrit ainsi Eric Conan dans un
brillant article qui accompagne la publication du Manifeste par Marianne.
L’"affaire Baby-Loup" et la décision de la Cour de Cassation auront-elles contribué à une prise de
conscience salutaire et durable en matière de laïcité ? Rien n’est certain et la mobilisation sera
indispensable à la rentrée, qu’il s’agisse, parmi d’autres sujets, des mères voilées accompagnatrices de
sorties scolaires, du Concordat, du droit à mourir dans la dignité, que soutient une immense majorité de
Français mais contre lequel les autorités religieuses exercent une forte pression.

D’ici là, et en attendant la cérémonie de remise des prix de la Laïcité qui aura lieu fin octobre à la Mairie
de Paris et dont le jury est cette année présidé par Jean Glavany, député, ancien ministre, faites le plein
d’énergies laïques.
À cette fin, je vous recommande la lecture de deux ouvrages majeurs : Penser la Laïcité de Catherine
Kintzler (Ed. Minerve) et le Dictionnaire amoureux de la Laïcité d’Henri Peña-Ruiz (Ed. Plon) ,
sans oublier une passionnante Enquête sur les créationnismes de Cyrille Baudoin et Olivier Brosseau (Ed.
Belin), préfacé par Guillaume Lecointre.

Bonnes lectures.
Patrick Kessel
président du Comité Laïcité République


 B) CONTRIBUTION AU DÉBAT DU  MRC

Par Éric TOLLENAERE

Président du Club République Sociale (fondé en 1997)
1er Secrétaire Régional suppléant-Lorraine et membre du Conseil National du MRC


Chers camarades,

Le Comité de l'Union Régionale Lorraine du MRC s'est tenu le samedi 21 juin le matin en commun avec
le MUP de Robert Hue et a abordé de nombreuses questions dans ses travaux.
Le Conseil National s'est réuni le dimanche 29 juin 2014.

Je voudrais revenir sur les trois points suivants :

- 1) La situation internationale à travers la question de l'Ukraine et celle de la Thaïlande.
- 2) La situation nationale à travers les réformes de la SNCF et des territoires régionaux.
- 3) L'avenir de notre mouvement, comment répondre à la crise politique ?

Premier point :  La situation internationale à travers la question de l'Ukraine et celle de la Thaïlande.

- Première partie : L'Ukraine

Environ 400 mercenaires d'une entreprise américaine opèrent en Ukraine aux côtés des soldats et de la
police ukrainienne dans des opérations contre les séparatistes pro-russe, affirme le journal allemand Bild
am Sonntag (BamS). Selon des informations, basées sur des communications radio entre des centres de
commandement de l'armée russe, interceptées par agence de surveillance américain coordonnent et
dirigent des opérations de guérilla contre les séparatistes pro-russes autour de l'enclave de Slaviansk.

Deuxième partie : La Thaïlande

En Thaïlande, les USA via leur ambassade ont nourri la crise depuis le mois d'octobre qui a vu les
élections législatives de novembre invalidées et la destitution de la première ministre.
Après le coup d'État, il y a certains groupes, qui perdent leur avantages, veulent créer des troubles pour
disqualifier les militaires. Ils essaient d' harceler et de séduire, ou même financer ceux qui manifestent
contre le coup d'État. La majorité des Thaïs soutient la prise du pouvoir par la junte militaire.

1. La prise du pouvoir est selon eux, la première étape de développement de la démocratie en Thaïlande,
la paix et l'ordre public. Alors la plupart des Thaïs sont d'accord avec l'armée Thaïlandaise qui a décrété la
loi martiale.
2. Des soldats militaires ont été déployés dans le centre de Bangkok pour restaurer la paix et l'ordre public
sans le système Thaksin.

Il me semble que le MRC sur ce sujet a quelque chose à dire : la question nationale et l'indépendance des
nations est ici posée en Thaïlande, comme en Ukraine.
***
Deuxième point : La situation nationale à travers les réformes de la SNCF et des territoires régionaux.

- Première partie : La réforme de la SNCF

Nous avons dit en votant à l'Assemblée Nationale, la réforme ferroviaire : La nouvelle SNCF ne réussira
que si elle est libérée de la dette ferroviaire.
En Lorraine, la suppression de la dette passe par celles de lignes inter-régionales, et une diminution des
connexions entre Paris et Metz ou Nancy, une quasi-condamnation de la desserte de Lyon par Dijon, un
passage par Strasbourg ou Paris. Les habitants d'Épinal iraient à Lyon en passant par Nancy, Cheminot et
Strasbourg, ou par Lunéville et Sarrebourg qui serait desservi par TER et non plus par TGV… les liaisons
rails vers L'Allemagne seraient diminuées, vers Paris via Reims également...
Notre pays a besoin d’un service public ferroviaire fret et voyageurs de qualité, dans le respect du
développement durable, et sur l’ensemble du territoire. L’ouverture à la concurrence privée et la
recherche de la rentabilité financière ne le permettra pas.
Les questions du désendettement et du financement de ces transports doivent être effectivement traitées
mais de manière à permettre le développement nécessaire du système ferroviaire tout en assurant la
qualité et la sécurité du réseau dans une logique de service public.

Deuxième partie : La réforme territoriale

C'est un projet de loi qui met la République en danger : la réforme territoriale des régions.
"Depuis la Révolution française, la République s’est construite sur le triptyque commune / département /
État.
On veut lui substituer un autre triptyque : intercommunalités / métropoles / grandes régions".
Selon le magazine Marianne :
« Avec de super-régions, de super-intercommunalités la nouvelle architecture institutionnelle s’annonce
déflagratrice pour la République. Sous couvert de clarification, de simplification et d’économies à
réaliser, la réforme territoriale s’attaque en réalité aux fondements mêmes de l’organisation républicaine
de notre pays, héritée de la Révolution française et de notre histoire démocratique. C’est la mort
programmée des communes et des départements, au profit d’une organisation dictée par la vision
économique libérale et une mise en concurrence conforme aux dogmes qui guident l’Union européenne.
Alors que la question essentielle est celle de l’aménagement du territoire, les disparités vont encore
s’accroître au prix d’une compétition toujours plus féroce entre territoires et d’une déstabilisation des
services de proximité. C’est une France des territoires à plusieurs vitesses qui se dessine.
Avec des régions « de taille européenne » disposant du pouvoir réglementaire d’adapter les normes au
plan local, cette landerisation rampante répond clairement à la volonté de la Commission européenne
d’affaiblir encore un peu plus l’échelon étatique pour entretenir des liens directs avec les régions. C’est un
sinistre pas vers l’Europe des régions. »

L’organisation du territoire est un des éléments du pacte républicain qui se trouve ainsi remis en cause,
l’État n’étant plus en mesure de garantir l’égalité républicaine et l’égalité territoriale par la loi ou la
redistribution. Tous les républicains, quelles que soient leurs sensibilités, devraient s’en alarmer :

La réforme menace à terme l’unité et l’indivisibilité de la République Alors qu’il y aurait urgence à
répondre à la gravité de la crise politique, le big bang annoncé ne fera que l’amplifier et l’aggraver.

Les enjeux dépassent largement la seule refonte de la carte régionale. Le problème n’est pas technique
mais éminemment politique : qu’il soit donc permis de s’interroger sur la véritable portée de ce qui est
proposé et de prendre le temps d’une réflexion aussi approfondie que concertée.
***
Troisième point : L'avenir de notre mouvement, comment répondre à la crise politique ?

Les élections municipales et européennes ont ouvert en France une situation de crise politique.
L'abstention massive et l'implosion du bipartisme révèlent un rejet de l'Union européenne telle qu'elle se
construit et, plus généralement, une grande défiance vis-à-vis de l'action politique.
Chômage, inégalités, perte de pouvoir d'achat, etc : la crise s'approfondit et nos conditions de vie et de
travail continuent à se dégrader.
Dans ce contexte, la politique gouvernementale suscite à gauche des questionnements, de l'incertitude, de
l'indignation voire de la colère. Aujourd'hui, 'est l'avenir de la gauche et des fondements de notre modèle
social et républicain qui sont mis en question.
J'entends que la Gauche et la Droite seraient des concepts dépassés.
Qui sommes nous vraiment ? Il me semble que nous sommes, certes pas tout seul, à la foi la Gauche et la
République.
Nous allons insisté plus sur la question sociale : Nous sommes donc la Gauche Républicaine et Sociale.
Pourquoi opposer les deux ?
Allions à la fois le vote et l'engagement, les résultats concrets et l'action globale, n'opposons pas la
République au social.
Je terminerai mon propos en citant Jean Jaurès «Sans la République, le socialisme est impuissant » MAIS
« sans le Socialisme, la République est vide »

Pour ma part, je pense que ce que nous avons à reconstruire, c'est la GAUCHE RÉPUBLICAINE.

Le 29 juin 2014
Par Éric TOLLENAERE
Président du Club République Sociale (fondé en 1997)
1er Secrétaire Régional suppléant-Lorraine et membre du Conseil National du MRC

Bonnes lectures, bonnes vacances et bonne rentrée.

Club RÉPUBLIQUE SOCIALE 4, Rue Maurice Barrès – 54220 MALZÉVILLE
Mail : clubrepubliquesociale@yahoo.fr Blog : http//erictollenaerealainreyhartmann.blogspot.com

lundi 5 mai 2014

NON À LA DIFFAMATION DE NOTRE PRÉSIDENT ÉRIC TOLLENAERE !


Le président du Club République Sociale est, depuis les dernières municipales, victime d'insinuations calomnieuses qui mettent en cause sa probité dans l'exercice de sa profession d'enseignant (Éric est professeur au Lycée Emmanuel Héré, depuis septembre 1996)  , ce qui lui cause aussi  préjudice dans sa vie de militant associatif et, bien plus encore, dans celle de Militant politique du MRC et ce bien au-delà du cercle, dès plus restreint, des Édiles de sa commune de Malzévile.

POUR DÉNONCER CES COMPORTEMENTS HONTEUX, QUI RENVOIENT AUX DRAMES  QUE LA FRANCE A SUBI DANS L'ENTRE-DEUX-GUERRES, IL FAUT (MAIS IL SUFFIT !) SE REPORTER À LA LECTURE DE LA DERNIÈRE EXPÉDITION DU CASIER JUDICIAIRE NATIONAL DE MONSIEUR TOLLENAERE, CASIER VIERGE, ce qui n'est pas le cas de tous les élus et anciens élus de Lorraine !!!



POUR ALLER PLUS LOIN, sur la Notion de DIFFAMATION PUBLIQUE, le lecteur "Honnête Citoyen" de notre République Française pourra se reporter à une étude du Courrier des Maires QUE TOUT ÉDILE DE NOTRE RÉPUBLIQUE FRANÇAISE SE DOIT DE LIRE AVANT D'INTERVENIR DANS LA DÉBAT POLITQUE ! 

Le lecteur qui dispose de peu de temps peut aussi se reporter à l'excellent résumé des textes régissant la diffamation publique, publié DANS SON BLOG PAR MONSIEUR JEAN-LUC MÉLENCHON

Article connexe, dans un autre Blog

mercredi 30 avril 2014

La Commune de Paris




La Commune de Paris, plus qu’un simple chapitre d’histoire nationale occupe une place fondatrice dans la Franc-maçonnerie contemporaine et plus particulièrement dans le Grand Orient de France qui a vu ses Frères parisiens se rallier au combat désespéré des insurgés du printemps 1871, contre le gouvernement
de Versailles aux mains de Monsieur Thiers.


 Certes, nous savons qu’elle n’a pas fait l’unanimité au sein du Grand Orient, mais avec le temps, elle est devenue un symbole essentiel de son idéal laïque et social, tant les maçons y furent impliqués.


Tout commence 18 mars 1871 par une décision maladroite de Thiers lorsqu’il
veut reprendre les canons, entreposés sur la butte Montmartre.


 Alors Paris entre en insurrection se déclare « Commune Libre », indépendante du
gouvernement.


 Le quart des élus de la Commune sont francs-maçons !

Quant à la politique suivie par la Commune dans les domaines, de la laïcité,
de la solidarité, de l’école, semble moins inspirée par le marxisme que par la
franc-maçonnerie. Il s’agit pour les Communards, de supprimer les injustices,
d’améliorer la vie quotidienne du peuple, par des réformes envisagées dans
les travaux des Loges du Second Empire.
Dès le 2 avril, les premières mesures, prises en assemblée générale sont : la
séparation de l’Eglise et de l’Etat et la suppression du budget des Cultes. Le
Frère Raoul Rigault se montre particulièrement actif dans la laïcisation des
services publics, notamment des hôpitaux, où les salles portant des noms de
saints sont débaptisées, les crucifix enlevés. Il faudra attendre 34 ans, le
9 décembre 1905, pour que se réalise enfin la séparation sous l’impulsion du
Frère Emile Combes.
Dans le domaine scolaire, beaucoup considèrent le Frère Edouard Vaillant
comme le véritable fondateur de l’école laïque, dont il jette les bases par
son arrêté du 22 mai, instituant la gratuité, créant les premières écoles
primaires de filles et les collèges professionnels. Son oeuvre, détruite par
Mac Mahon, sera reprise douze ans plus tard par le Frère Jules Ferry.
En matière sociale, les Frères Adolphe Assi et Benoît Malon proposent
des coopératives de production. La solidarité envers les plus démunis trouve
tout son sens dans l’interdiction des expulsions pour loyers impayés et le
décret du Frère Jour de daté du 7 mai, permettant aux débiteurs de retirer du
Mont de piété les objets de petite valeur, vêtements meubles, outils de travail.


Cependant, Thiers compte écraser cette expérience sociale qui fait
tache d’huile, à Lyon, Marseille, Toulouse, Narbonne. Il regroupe des troupes
autourde Paris.
Afin d’éviter un bain de sang, la maçonnerie s’unit pour tenter une démarche
conciliatrice entre Versailles et Paris. A l’initiative de la Loge « Les Disciples
du Progrès », un manifeste invite les adversaires :
« A poser les bases d’une paix définitive, qui soit l’aurore d’un avenir nouveau »
Mais, les tentatives de conciliations échouent face à l’intransigeance de Thiers
et les Loges parisiennes se rallient à la Commune et les maçons parisiens,
dans une réunion au Châtelet, dont le directeur est le Frère Tassy, prennent
une décision unique et historique de faire une dernière démarche en allant
planter leurs bannières sur les remparts de Paris, qu’une seule balle vienne à
les toucher, ils marcheraient d’un seul élan vers l’ennemi commun.


Et le 29 avril, plusieurs milliers de francs-maçons décorés de leurs cordons,
traversent le pont de Neuilly et plantent leurs bannières Porte Maillot, face aux
batteries versaillaises.


 A la vue des étendards maçonniques les canons se taisent. 
Thiers reçoit une délégation, affichant son mépris des arguments maçonniques.
 Le lendemain le feu reprend. Un premier franc-maçon tombe.
Formés en bataillon, les Frères, se saisissent de leurs épées, s’arment de
fusils, se battent jusqu’au bout, tombent par centaines…


Pendant la « Semaine Sanglante », du 21 au 28 mai, les troupes versaillaises
entrées dans Paris, tuent partout : sur les barricades, sous les portes cochères,
on achève les blessés à coup de crosse. Au siège du Grand Orient de France,
Rue Cadet, transformé en hôpital pour blessés, s’alignent, chaque jour un peu
plus, des cercueils de communards sur lesquels sont posés leurs insignes
maçonniques.
Dans la nuit du 27 mai, il y a des francs-maçons parmi les derniers à résister
dans les allées du Père-Lachaise.


 A l’aube il ne reste que 147 Fédérés que l’on exécute contre un mur.
C’était le dimanche 28 mai, un beau dimanche de printemps. Le massacre
s’était achevé suffisamment tôt pour permettre aux tueurs d’assister à la
messe.


 L’ordre régnait dans Paris...

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