samedi 9 août 2014

La lettre du Club République Sociale










ASSOCIATION REGIE PAR LA LOI DU le` JUILLET 1901 « Sans la République, le Socialisme est impuissant,
Club fondé en 1997 Sans le Socialisme, la République est vide » J Jaurès
LETTRES ELECTRONIQUES N°67-68 Nancy, le 03/07/2014
Juillet- Août-Septembre 2014
AUX MEMBRES ET SYMPATHISANTS
Juillet-Août-Septembre 2014

La lettre électronique de notre club revient de façon trimestrielle et le bulletin de façon semestrielle sous
forme papier.

AU SOMMAIRE : 

- A) JOLI MOIS DE JUIN POUR LA LAÏCITÉ
Par Patrick KESSEL
Président du Comité Laïcité République

- B) CONTRIBUTION AU DÉBAT
Par Éric TOLLENAERE
Président du Club République Sociale (fondé en 1997)
1er Secrétaire Régional suppléant-Lorraine et membre du Conseil National du MRC


  

- A) JOLI MOIS DE JUIN POUR LA LAÏCITÉ

Par Patrick KESSEL
Président du Comité Laïcité République

Quel joli mois de juin ! Les occasions de se réjouir en matière de laïcité sont assez rares pour que nous ne
boudions pas notre plaisir. La décision de la Cour de Cassation concernant la crèche Baby-Loup marque
indéniablement une victoire de la laïcité sur un sujet devenu, au fil des ans, symbolique de l’importance
des enjeux. Une victoire juridique, une victoire culturelle, philosophique et un début de victoire politique.
C’est une décision essentielle du point de vue juridique qui va faire jurisprudence, notamment
s’agissant de l’ouverture de crèches laïques, et qui permettra à toute entreprise du secteur privé de faire
prévaloir la neutralité religieuse (dès lors qu’elle dispose des motifs légitimes pour le faire).
Mais il ne s’agit que d’une victoire d’étape. Le domaine d’application de la laïcité, jusque là limité au secteur public, ne se retrouve pas étendu à tout le privé. Pourtant, la montée des revendications communautaristes dans les entreprises ne fait que progresser, suscitant parfois des situations de grande tension. Pour y faire face, le responsable de l’entreprise Paprec a eu l’audace de proposer à son personnel une charte de la laïcité. Celle-ci, adoptée à l’unanimité, garantit notamment l’égalité entre hommes et
femmes. Le CLR s’en est félicité.
Mais il ne sera bientôt plus possible de traiter les situations au cas par cas. Un jour ou l’autre, il
conviendra de légiférer ou à tout le moins d’adapter le code du travail pour porter remède à des situations
inacceptables qui ouvrent la voie à des réactions populistes dans le monde du travail.
  


La victoire est aussi culturelle. La décision de la Cour a été prise dans un contexte où, après des années
de confusion idéologique, se manifeste une certaine prise de conscience des dangers de la situation. Le
communautarisme se développe désormais dans toutes les sphères de la société : écoles, crèches,
universités, hôpitaux, prisons, armée, police, activités sportives, entreprises privées.
La vie politique elle-même est sous pression, ce dont témoignent les financements croissants
d’associations soi-disant culturelles, en fait souvent cultuelles, par les conseils régionaux, généraux et
municipaux. On croit acheter avec des subventions la tranquillité des quartiers, la paix sociale. On croit
intégrer. En fait, on fragilise la citoyenneté. On croit faire du social. On fait du sociétal.

C’est la raison pour laquelle le CLR et de nombreuses associations laïques avaient demandé au candidat
François Hollande d’intégrer dans la Constitution les principes de la loi de 1905 (notamment son article
qui stipule que la République ne reconnaît, ni ne subventionne aucun culte). Ce qu’il s’engagea à faire,
mais le Conseil Constitutionnel en décida autrement.
Cet arrêt de la Cour est culturellement important alors que les thèses communautaristes ont conquis
des positions fortes, y compris au sein d’une partie de la gauche et des Verts. Natalia Baleato, la
courageuse directrice de la crèche Baby-Loup, autrefois emprisonnée dans les geôles de Pinochet, fut
ainsi menacée, traînée dans la boue, traitée de « raciste » et d’ « islamophobe », par de belles âmes
"progressistes" pour qui le droit de porter le voile dans la crèche passait avant le respect de la conscience
des enfants !
Le combat contre le racisme est ainsi instrumentalisé. La liberté de religion est dressée contre la laïcité
alors que si la liberté de croire (ou de ne pas croire) est totale, la liberté d’exprimer publiquement sa foi
peut-être encadrée par la loi. Le Procureur de la République a ainsi rappelé devant la Cour de Cassation
qu’il est des cas où la loi met des limites à la liberté individuelle parce que tel est l’intérêt du vivre
ensemble. Il en est ainsi, a-t-il dit, de l’interdiction de la vente publique d’alcool aux mineurs. Il ne
viendrait à l’idée de personne de dénoncer ce principe de protection de la jeunesse en y dénonçant une
intolérable discrimination !

En ce sens, la décision de la Cour est philosophiquement décisive car elle désavoue ceux qui ont voulu
exploiter l’affaire Baby-Loup pour retourner la laïcité contre elle-même en la présentant comme
attentatoire à la liberté, quand elle en est la condition.

Cette décision de la Cour marque enfin une première victoire politique, modeste mais réelle. Car
l’extrême droite se nourrit de ces mal-vivre que le déni ne suffit à masquer. Ainsi a-t-elle atteint, cet
hiver, les inquiétants scores électoraux que l’on sait. Les causes économiques et sociales sont
déterminantes pour expliquer que le peuple, en particulier celui qui longtemps vota à gauche, puisse
partiellement apporter ses voix au Front national. Le spectacle désolant des relations entre la politique et
l’argent n’arrange rien. Mais ces raisons n’expliquent pas tout. La déchirure est aussi culturelle. Le repli
identitaire sur les communautés d’origine nourrit la réaction xénophobe et nationaliste.

L’institution judiciaire a eu le courage de défendre la laïcité au moment où elle semblait fragilisée. Il
importe que cette volonté se traduise au plan politique. Les élus sauront-ils à leur tour prendre leurs
responsabilités et l’initiative de lois lorsqu’elles s’avèrent nécessaires ? 
Car c’est à la représentation
nationale de s’exprimer au nom du peuple tout entier.



- Joli mois de juin qui a vu également la Cour européenne des Droits de l’Homme valider l’interdiction du
port de la burqa en France. Même si cette loi n’a pas été adoptée au nom de la laïcité mais de la dignité
des femmes et de la sécurité publique, la décision européenne contribue à son tour à limiter les
revendications des communautaristes qui entendent se servir de l’Europe pour contourner et combattre
l’égalité et la laïcité.

- Joli mois de juin encore avec la publication du rapport annuel du Collectif des associations
laïques auquel le CLR a apporté une contribution importante. 
Un rapport qui plaide pour "une meilleure application de la laïcité en France". Contestant l’idée selon laquelle il n’y aurait pas de problèmes de laïcité en France , le Collectif appelle à un sursaut face à la progression de la fracture identitaire et religieuse et au renoncement croissant aux principes laïcs qui permettraient d’y faire face.

- Joli mois de juin enfin avec la publication à la Une de Marianne (n° 897 du 27 juin au 3 juillet
2014) du Manifeste "Laïcité : il est temps de se ressaisir" . Un appel lancé par des dizaines de femmes
et d’hommes d’horizons différents qui se déclarent "inquiets de voir à quel point, face à l’action engagée
par diverses mouvances religieuses et politico-religieuses pour attenter à la laïcité républicaine, la réponse
politique demeure faible". Il faut dire que ce dossier qui autrefois opposait la gauche laïque à la droite
cléricale, divise désormais chaque rive de la République. "Il y a, sur la laïcité, une gauche Badinter et
une gauche Bianco, une gauche Comité Laïcité République et une gauche Terra Nova, ce think
tank multiculturaliste qui plaide pour une « citoyenneté musulmane »", écrit ainsi Eric Conan dans un
brillant article qui accompagne la publication du Manifeste par Marianne.
L’"affaire Baby-Loup" et la décision de la Cour de Cassation auront-elles contribué à une prise de
conscience salutaire et durable en matière de laïcité ? Rien n’est certain et la mobilisation sera
indispensable à la rentrée, qu’il s’agisse, parmi d’autres sujets, des mères voilées accompagnatrices de
sorties scolaires, du Concordat, du droit à mourir dans la dignité, que soutient une immense majorité de
Français mais contre lequel les autorités religieuses exercent une forte pression.

D’ici là, et en attendant la cérémonie de remise des prix de la Laïcité qui aura lieu fin octobre à la Mairie
de Paris et dont le jury est cette année présidé par Jean Glavany, député, ancien ministre, faites le plein
d’énergies laïques.
À cette fin, je vous recommande la lecture de deux ouvrages majeurs : Penser la Laïcité de Catherine
Kintzler (Ed. Minerve) et le Dictionnaire amoureux de la Laïcité d’Henri Peña-Ruiz (Ed. Plon) ,
sans oublier une passionnante Enquête sur les créationnismes de Cyrille Baudoin et Olivier Brosseau (Ed.
Belin), préfacé par Guillaume Lecointre.

Bonnes lectures.
Patrick Kessel
président du Comité Laïcité République


 B) CONTRIBUTION AU DÉBAT DU  MRC

Par Éric TOLLENAERE

Président du Club République Sociale (fondé en 1997)
1er Secrétaire Régional suppléant-Lorraine et membre du Conseil National du MRC


Chers camarades,

Le Comité de l'Union Régionale Lorraine du MRC s'est tenu le samedi 21 juin le matin en commun avec
le MUP de Robert Hue et a abordé de nombreuses questions dans ses travaux.
Le Conseil National s'est réuni le dimanche 29 juin 2014.

Je voudrais revenir sur les trois points suivants :

- 1) La situation internationale à travers la question de l'Ukraine et celle de la Thaïlande.
- 2) La situation nationale à travers les réformes de la SNCF et des territoires régionaux.
- 3) L'avenir de notre mouvement, comment répondre à la crise politique ?

Premier point :  La situation internationale à travers la question de l'Ukraine et celle de la Thaïlande.

- Première partie : L'Ukraine

Environ 400 mercenaires d'une entreprise américaine opèrent en Ukraine aux côtés des soldats et de la
police ukrainienne dans des opérations contre les séparatistes pro-russe, affirme le journal allemand Bild
am Sonntag (BamS). Selon des informations, basées sur des communications radio entre des centres de
commandement de l'armée russe, interceptées par agence de surveillance américain coordonnent et
dirigent des opérations de guérilla contre les séparatistes pro-russes autour de l'enclave de Slaviansk.

Deuxième partie : La Thaïlande

En Thaïlande, les USA via leur ambassade ont nourri la crise depuis le mois d'octobre qui a vu les
élections législatives de novembre invalidées et la destitution de la première ministre.
Après le coup d'État, il y a certains groupes, qui perdent leur avantages, veulent créer des troubles pour
disqualifier les militaires. Ils essaient d' harceler et de séduire, ou même financer ceux qui manifestent
contre le coup d'État. La majorité des Thaïs soutient la prise du pouvoir par la junte militaire.

1. La prise du pouvoir est selon eux, la première étape de développement de la démocratie en Thaïlande,
la paix et l'ordre public. Alors la plupart des Thaïs sont d'accord avec l'armée Thaïlandaise qui a décrété la
loi martiale.
2. Des soldats militaires ont été déployés dans le centre de Bangkok pour restaurer la paix et l'ordre public
sans le système Thaksin.

Il me semble que le MRC sur ce sujet a quelque chose à dire : la question nationale et l'indépendance des
nations est ici posée en Thaïlande, comme en Ukraine.
***
Deuxième point : La situation nationale à travers les réformes de la SNCF et des territoires régionaux.

- Première partie : La réforme de la SNCF

Nous avons dit en votant à l'Assemblée Nationale, la réforme ferroviaire : La nouvelle SNCF ne réussira
que si elle est libérée de la dette ferroviaire.
En Lorraine, la suppression de la dette passe par celles de lignes inter-régionales, et une diminution des
connexions entre Paris et Metz ou Nancy, une quasi-condamnation de la desserte de Lyon par Dijon, un
passage par Strasbourg ou Paris. Les habitants d'Épinal iraient à Lyon en passant par Nancy, Cheminot et
Strasbourg, ou par Lunéville et Sarrebourg qui serait desservi par TER et non plus par TGV… les liaisons
rails vers L'Allemagne seraient diminuées, vers Paris via Reims également...
Notre pays a besoin d’un service public ferroviaire fret et voyageurs de qualité, dans le respect du
développement durable, et sur l’ensemble du territoire. L’ouverture à la concurrence privée et la
recherche de la rentabilité financière ne le permettra pas.
Les questions du désendettement et du financement de ces transports doivent être effectivement traitées
mais de manière à permettre le développement nécessaire du système ferroviaire tout en assurant la
qualité et la sécurité du réseau dans une logique de service public.

Deuxième partie : La réforme territoriale

C'est un projet de loi qui met la République en danger : la réforme territoriale des régions.
"Depuis la Révolution française, la République s’est construite sur le triptyque commune / département /
État.
On veut lui substituer un autre triptyque : intercommunalités / métropoles / grandes régions".
Selon le magazine Marianne :
« Avec de super-régions, de super-intercommunalités la nouvelle architecture institutionnelle s’annonce
déflagratrice pour la République. Sous couvert de clarification, de simplification et d’économies à
réaliser, la réforme territoriale s’attaque en réalité aux fondements mêmes de l’organisation républicaine
de notre pays, héritée de la Révolution française et de notre histoire démocratique. C’est la mort
programmée des communes et des départements, au profit d’une organisation dictée par la vision
économique libérale et une mise en concurrence conforme aux dogmes qui guident l’Union européenne.
Alors que la question essentielle est celle de l’aménagement du territoire, les disparités vont encore
s’accroître au prix d’une compétition toujours plus féroce entre territoires et d’une déstabilisation des
services de proximité. C’est une France des territoires à plusieurs vitesses qui se dessine.
Avec des régions « de taille européenne » disposant du pouvoir réglementaire d’adapter les normes au
plan local, cette landerisation rampante répond clairement à la volonté de la Commission européenne
d’affaiblir encore un peu plus l’échelon étatique pour entretenir des liens directs avec les régions. C’est un
sinistre pas vers l’Europe des régions. »

L’organisation du territoire est un des éléments du pacte républicain qui se trouve ainsi remis en cause,
l’État n’étant plus en mesure de garantir l’égalité républicaine et l’égalité territoriale par la loi ou la
redistribution. Tous les républicains, quelles que soient leurs sensibilités, devraient s’en alarmer :

La réforme menace à terme l’unité et l’indivisibilité de la République Alors qu’il y aurait urgence à
répondre à la gravité de la crise politique, le big bang annoncé ne fera que l’amplifier et l’aggraver.

Les enjeux dépassent largement la seule refonte de la carte régionale. Le problème n’est pas technique
mais éminemment politique : qu’il soit donc permis de s’interroger sur la véritable portée de ce qui est
proposé et de prendre le temps d’une réflexion aussi approfondie que concertée.
***
Troisième point : L'avenir de notre mouvement, comment répondre à la crise politique ?

Les élections municipales et européennes ont ouvert en France une situation de crise politique.
L'abstention massive et l'implosion du bipartisme révèlent un rejet de l'Union européenne telle qu'elle se
construit et, plus généralement, une grande défiance vis-à-vis de l'action politique.
Chômage, inégalités, perte de pouvoir d'achat, etc : la crise s'approfondit et nos conditions de vie et de
travail continuent à se dégrader.
Dans ce contexte, la politique gouvernementale suscite à gauche des questionnements, de l'incertitude, de
l'indignation voire de la colère. Aujourd'hui, 'est l'avenir de la gauche et des fondements de notre modèle
social et républicain qui sont mis en question.
J'entends que la Gauche et la Droite seraient des concepts dépassés.
Qui sommes nous vraiment ? Il me semble que nous sommes, certes pas tout seul, à la foi la Gauche et la
République.
Nous allons insisté plus sur la question sociale : Nous sommes donc la Gauche Républicaine et Sociale.
Pourquoi opposer les deux ?
Allions à la fois le vote et l'engagement, les résultats concrets et l'action globale, n'opposons pas la
République au social.
Je terminerai mon propos en citant Jean Jaurès «Sans la République, le socialisme est impuissant » MAIS
« sans le Socialisme, la République est vide »

Pour ma part, je pense que ce que nous avons à reconstruire, c'est la GAUCHE RÉPUBLICAINE.

Le 29 juin 2014
Par Éric TOLLENAERE
Président du Club République Sociale (fondé en 1997)
1er Secrétaire Régional suppléant-Lorraine et membre du Conseil National du MRC

Bonnes lectures, bonnes vacances et bonne rentrée.

Club RÉPUBLIQUE SOCIALE 4, Rue Maurice Barrès – 54220 MALZÉVILLE
Mail : clubrepubliquesociale@yahoo.fr Blog : http//erictollenaerealainreyhartmann.blogspot.com