Blog du Club République Sociale,association régie par la loi du 1er Juillet 1901 et fondée en 1997. "Sans la République, le Socialisme est impuissant, Sans le Socialisme; la République est vide". Les membres du Club République Sociale se réfèrent aux Droits de l'Homme et du Citoyen, à la Séparation des Églises et de l'État, aux valeurs cardinales de la République( Liberté, Égalité, Fraternité) que seule la République Sociale peut réaliser.
mercredi 30 avril 2014
La Commune de Paris
La Commune de Paris, plus qu’un simple chapitre d’histoire nationale occupe une place fondatrice dans la Franc-maçonnerie contemporaine et plus particulièrement dans le Grand Orient de France qui a vu ses Frères parisiens se rallier au combat désespéré des insurgés du printemps 1871, contre le gouvernement
de Versailles aux mains de Monsieur Thiers.
Certes, nous savons qu’elle n’a pas fait l’unanimité au sein du Grand Orient, mais avec le temps, elle est devenue un symbole essentiel de son idéal laïque et social, tant les maçons y furent impliqués.
Tout commence 18 mars 1871 par une décision maladroite de Thiers lorsqu’il
veut reprendre les canons, entreposés sur la butte Montmartre.
Alors Paris entre en insurrection se déclare « Commune Libre », indépendante du
gouvernement.
Le quart des élus de la Commune sont francs-maçons !
Quant à la politique suivie par la Commune dans les domaines, de la laïcité,
de la solidarité, de l’école, semble moins inspirée par le marxisme que par la
franc-maçonnerie. Il s’agit pour les Communards, de supprimer les injustices,
d’améliorer la vie quotidienne du peuple, par des réformes envisagées dans
les travaux des Loges du Second Empire.
Dès le 2 avril, les premières mesures, prises en assemblée générale sont : la
séparation de l’Eglise et de l’Etat et la suppression du budget des Cultes. Le
Frère Raoul Rigault se montre particulièrement actif dans la laïcisation des
services publics, notamment des hôpitaux, où les salles portant des noms de
saints sont débaptisées, les crucifix enlevés. Il faudra attendre 34 ans, le
9 décembre 1905, pour que se réalise enfin la séparation sous l’impulsion du
Frère Emile Combes.
Dans le domaine scolaire, beaucoup considèrent le Frère Edouard Vaillant
comme le véritable fondateur de l’école laïque, dont il jette les bases par
son arrêté du 22 mai, instituant la gratuité, créant les premières écoles
primaires de filles et les collèges professionnels. Son oeuvre, détruite par
Mac Mahon, sera reprise douze ans plus tard par le Frère Jules Ferry.
En matière sociale, les Frères Adolphe Assi et Benoît Malon proposent
des coopératives de production. La solidarité envers les plus démunis trouve
tout son sens dans l’interdiction des expulsions pour loyers impayés et le
décret du Frère Jour de daté du 7 mai, permettant aux débiteurs de retirer du
Mont de piété les objets de petite valeur, vêtements meubles, outils de travail.
Cependant, Thiers compte écraser cette expérience sociale qui fait
tache d’huile, à Lyon, Marseille, Toulouse, Narbonne. Il regroupe des troupes
autourde Paris.
Afin d’éviter un bain de sang, la maçonnerie s’unit pour tenter une démarche
conciliatrice entre Versailles et Paris. A l’initiative de la Loge « Les Disciples
du Progrès », un manifeste invite les adversaires :
« A poser les bases d’une paix définitive, qui soit l’aurore d’un avenir nouveau »
Mais, les tentatives de conciliations échouent face à l’intransigeance de Thiers
et les Loges parisiennes se rallient à la Commune et les maçons parisiens,
dans une réunion au Châtelet, dont le directeur est le Frère Tassy, prennent
une décision unique et historique de faire une dernière démarche en allant
planter leurs bannières sur les remparts de Paris, qu’une seule balle vienne à
les toucher, ils marcheraient d’un seul élan vers l’ennemi commun.
Et le 29 avril, plusieurs milliers de francs-maçons décorés de leurs cordons,
traversent le pont de Neuilly et plantent leurs bannières Porte Maillot, face aux
batteries versaillaises.
A la vue des étendards maçonniques les canons se taisent.
Thiers reçoit une délégation, affichant son mépris des arguments maçonniques.
Le lendemain le feu reprend. Un premier franc-maçon tombe.
Formés en bataillon, les Frères, se saisissent de leurs épées, s’arment de
fusils, se battent jusqu’au bout, tombent par centaines…
Pendant la « Semaine Sanglante », du 21 au 28 mai, les troupes versaillaises
entrées dans Paris, tuent partout : sur les barricades, sous les portes cochères,
on achève les blessés à coup de crosse. Au siège du Grand Orient de France,
Rue Cadet, transformé en hôpital pour blessés, s’alignent, chaque jour un peu
plus, des cercueils de communards sur lesquels sont posés leurs insignes
maçonniques.
Dans la nuit du 27 mai, il y a des francs-maçons parmi les derniers à résister
dans les allées du Père-Lachaise.
A l’aube il ne reste que 147 Fédérés que l’on exécute contre un mur.
C’était le dimanche 28 mai, un beau dimanche de printemps. Le massacre
s’était achevé suffisamment tôt pour permettre aux tueurs d’assister à la
messe.
L’ordre régnait dans Paris...
Pour aller plus loin, cliquez sur ce lien
mardi 15 avril 2014
Hommage aux Martyrs de la Commune de Paris le 1er mai
dimanche 6 avril 2014
Valls à Matignon, la Laïcité au coeur du quinquennat,Patrick Kessel, président du CLR
COMITE
LAICITE
REPUBLIQUE
Monsieur Manuel Valls lors de la dernière remise des prix Laïcités du CLR, en l'Hôtel de Ville de Paris |
Valls à Matignon, la Laïcité au coeur du quinquennat.
Laïque exigeant, sous-entendu sectaire, laïcard, républicaniste, sous-entendu
conservateur, c'est dans ces termes que les tenants du communautarisme, de droite
comme de gauche, ont accueilli la désignation de Manuel Valls comme Premier Ministre.
On peut comprendre l'acidité de ces réactions puisqu'il est vrai que l'ancien Ministre de
l'Intérieur et des Cultes n'a jamais caché son attachement aux principes républicains et
notamment à une laïcité sans qualificatif.
Ce qui, dans la confusion idéologique qui pèse sur nos têtes, suffit à en faire quasiment un réactionnaire !
Après cinq ans de mauvais coups continus portés à la laïcité sous la présidence
sarkoziste et en dépit des engagements clairs de François Hollande, les tenants du
communautarisme se sont employés à peser sur le pouvoir, qu'il s'agisse de l'affaire de la
crèche Baby Loup, des propositions sur l'intégration envisageant l'abrogation de la loi sur
les signes religieux à l'école, de l'accompagnement des sorties scolaires par des mères voilées.
Un grand quotidien du soir a présenté le nouveau Premier Ministre comme un héritier de
Clemenceau, partisan d'une "laïcité exigeante", lui reprochant "un passé lourd avec les
musulmans" et des "relations tendues" avec les catholiques! Une lettre communautariste a
écrit que l'homme qui a soutenu les lois sur les signes religieux à l'école et l'interdiction de
la burqa dans la rue divise les citoyens !
Quel délicieux remake de l"arroseur arrosé"!
Quels crimes a donc commis le nouveau chef du gouvernement pour mériter un tel
opprobre?
Il a indéniablement critiqué les manifestations contre le mariage pour tous, s'est
prononcé en faveur de la loi sur le port du voile dans l'espace public et a estimé que les
propositions de la mission laïcité de l'ancien Haut Conseil à l'Intégration - dont une sur 12
envisageait l'interdiction du voile dans les salles de travail des universités - méritaient
d'être examinées plutôt que d'être jetées aux poubelles de l'Histoire! Il a eu le courage, et
ils n'étaient pas nombreux parmi les élus, de soutenir, dès le début, la crèche Baby Loup
afin que soit respectée la liberté de conscience des enfants.
Politiquement incorrect pour ceux qui militent afin que les lois s'adaptent aux traditions des communautés plutôt que
l'inverse !
A-t' il porté atteinte à la liberté de pratiquer un culte, menacé la paix civile?
Qui défend la laïcité et l'universalisme des valeurs de la République serait donc irréligieux,
liberticide, dangereux !
Bientôt, c'est tout l'héritage des Lumières qu'ils jetteront par dessus-bord.
L'opération est d'ailleurs malheureusement bien engagée !
La modération sur ce sujet nous vient du quotidien catholique "La Croix", qui rappelle que
le temps de son ministère à Beauvau, le ministre de l'Intérieur et des cultes a inauguré
deux mosquées, une synagogue, participé à trois messes, une béatification, une
canonisation, une rupture de jeune du Ramadan et à une cérémonie de Kippour !
Pour un homme suspect de laïcité trop ferme, voilà un bilan qui résonne comme un démenti,
ridiculisant ses détracteurs.
Qu'eussent d'ailleurs pensé nos anciens, à une époque où les élus de la République se faisaient devoir de ne pas participer publiquement à des cultes et réservaient leur présence à titre privé ?
Ils auraient estimé que le ministre prenait des libertés avec la neutralité de sa fonction et de la République.
Que signifient donc ces cris d'orfraie sinon la crainte d'un rééquilibrage, alors que les
réseaux communautaristes pèsent déjà fortement dans les sphères du pouvoir comme on
l'a constaté à l'occasion des débats sur le mariage pour tous, le droit à mourir dans la
dignité, les crèches bénéficiant de subventions publiques ou bien les accompagnements
scolaires.
Chacun est bien évidemment libre de critiquer le parcours et les orientations politiques ou
économiques du nouveau Premier Ministre. Le Comité Laïcité République se garde bien
d'intervenir sur ce champ laissant à chacun de ses membres la pleine liberté. Mais il est
malhonnête de faire de la défense de la laïcité, vertu républicaine, un acte d'accusation
fondé sur des préjugés d'un autre temps.
La France, et c'est sa chance, est de plus en plus diverse. Aussi a-t'elle besoin de plus de
laïcité pour vivre réellement ensemble. Elle a besoin de citoyenneté renforcée afin que
toutes les femmes et tous les hommes soient libres et égaux en droits, quelles que soient
leurs origines, la couleur de leur peau, leurs appartenances. Libres de construire librement
leur vie dans le respect de la liberté des autres mais aussi de la loi commune. Libres de
croire ou de ne pas croire, de changer de religion, de n'en avoir aucune, de les critiquer
toutes. Elle a besoin de République et la République a besoin de solidarité pour donner
sens à la Fraternité. C'est cela aussi la laïcité.
Au lendemain d'une bérésina électorale historique, le moment est venu de prendre la
mesure du message adressé par les électeurs. Mécontentements liés à la fracture sociale,
à la mondialisation économique, à la communication médiatique qui transforme la politique
en mauvais spectacle. Mais la crise est aussi de l'ordre de la déchirure culturelle, de la
perte de repères communs, du repli sur des identités différencialistes.
Nos concitoyens ont besoin de repères et de valeurs communes, d'une représentation
imaginaire de la société qui fasse sens, d'un projet qui porte l'envie de faire Nation
ensemble, avec nos différences mais dans l'égalité des droits et des devoirs. Tel est
l'enjeu du ressourcement aux valeurs républicaines que nous appelons de nos voeux.
La Gauche, tout particulièrement, a rendez-vous avec sa mémoire, son projet, son
identité, sa raison d'être. Combien savent encore que Jean Jaurès n'avait pas d'état d'âme
pour affirmer que "le socialisme c'est la République jusqu'au bout" ?
Mais peut-être, pour certains, cette citation est-elle devenue politiquement incorrecte?
Au milieu du quinquennat, la Laïcité constitue un enjeu essentiel pour notre démocratie,
pour la paix civile. Elle en est la clé de voûte, le ciment, en même temps qu'elle constitue
un des meilleurs outils pour lutter contre toutes les formes de discrimination et de racisme,
pour lutter contre la banalisation de l'extrême-droite.
Les chantiers ne manquent pas pour une République plus sociale et plus laïque.
Paraphrasant Danton, souhaitons au Premier ministre de l'audace, encore de l'audace,
toujours de l'audace !
Patrick Kessel,
Président du Comité Laïcité République
Avril 2014
Alain Rey-Hartmann, Vice-président et secrétaire général du Club République sociale, photographiant Monsieur Manuel Valls, lors de la remise du Prix Laïcité du CLR à des responsables de la Crèche Baby Loup Sur un sujet connexe |
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